Canicule

Canicule

Sirius s’est levé, les cieux se sont dévoilés,

Ravivant les ardeurs d’un soleil surchauffé.

Autour de la mare, la terre crevassée

Autrefois foulée, piétinée, par le bétail,

Se déchire et s’entrouvre sur mille failles.

Portes des enfers pour des démons assoiffés

Dont le souffle brûlant flétrit les pâturages.

La frêle cascade pleure au-dessus du village.

L‘air surchauffé vibre par-delà les pierres,

Rien d’autre qu’une turbulence meurtrière.

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Quelques arbres dont le feuillage disparait,

Emporté et soufflé par une nuée enfiévrée, 

Offrent aux passereaux venus se mettre à couvert

Sous leur frondaison, un asile délétère.

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Plus d’animaux, plus de fleurs, plus de vivant

Qui osent encore affronter cet air pesant.

Les troupeaux assoiffés ont fui la fournaise

Inondant ce désert que plus rien n’apaise.

Désertes aussi les terrasses alanguies

Où les hommes accablés, victimes de torpeur,

Incapables de se mettre au labeur,

Manquent tour à tour de vigueur et d’énergie.

Un souffle ardent impose à tous le repos.

Le village somnole derrière des volets clos.

Une abeille en quête de nectar gesticule 

Sur les broussailles bravant cette canicule.

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Ainsi les yeux implorants, tournés vers l’olympe,

Dans un ultime espoir, tous exhortent les nymphes

A distiller au crépuscule par leur divine alchimie,

Les larmes de la terre en eau promesse de vie.

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Guy E – janvier 2021

2 réflexions sur “Canicule

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