Le geai

Le geai

À l’heure où les fontaines se figent 

Et que la branche du hêtre craque,

Blessure amère que le froid inflige

Soufflée par une brise démoniaque,

La neige recouvre les chemins du val.

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Mes pas tracent la marque de mon passage.

Simple impression dans ce monde virginal.

Je marche avec moi-même, mon esprit voyage…

Un cri strident retentit, me fait sursauter !

Sentinelle furtive ou apparition soudaine ?

Entre les branches du chêne se cache un geai :

Qui donc a osé pénétrer dans son domaine ?

Son écho résonne encore d’arbre en arbre.

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La forêt se tait, la forêt est prévenue.

Toute vie est suspendue, plus de palabre.

Suis-je une menace, suis-je le bienvenu ?

Que crains-tu gentil geai du fond de ta futaie ?

Serais-je un intrus, ou un voleur de glands ? 

Méfiant, tu restes à proximité de ta haie

Alors que je reprends lentement mon errance.

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Je remarque dans la neige brillante ce saphir bleu,

Que je garderai bien serré au creux de ma main. 

Patiemment ciselée, cette jolie plume bleue

Assurément réchauffera mon cœur chagrin.

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Guy E – Janvier 2021

Une réflexion sur “Le geai

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