Le vent de la jeunesse

Le vent de la jeunesse

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Le vent de la jeunesse en attise les braises.

Soufflant sur les berceaux, il chante sa genèse.

Il s’emballe, virevolte, court et s’empresse

Pour caresser de la vie toutes ses richesses.

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Le vent de la jeunesse m’a fait tourner la tête.

Il glisse sur le temps pour faire sa conquête,

Il court sur les plaines pour fleurir les prairies. 

Le cœur ardent, se rit de ses intempéries.

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Le vent de la jeunesse fuit sans prévenir,

Fait ressurgir le temps à travers le désir :

Les souvenirs d’une jeunesse dépassée.

Au-delà des années, un écran de fumée.

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Ici encore, ce vent porte cette image :

Oui ! Je reconnais en ce fabuleux voyage,

Celui que j’ai suivi à travers ses promesses ;

Il passe sur ma vie, pareil à la jeunesse.

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Guy E – avril 2022

Les belles années

Les belles années

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Par cette enfance qui nous rendait immortels

Et nous projetait au-delà de nos pensées,

L’imagination traversait les années.

Que de désirs inconnus lançaient leur appel !

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Les esprits s’ouvraient comme de jeunes corolles,

Les corps n’en maîtrisaient pas tout leur devenir.

De la nature, nous devinions les plaisirs

Et le temps n’avait de valeur que le symbole.

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Promesse de ses fruits, nous apprenions Ronsard 

Qui nous laissait entrevoir la fuite du temps.

Nous partions voyager sur la carte du tendre.

Dans ses pays, il n’y avait point de hasard.

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Tels ces jeunes faons qui s’enivrent au printemps,

L’ivresse de la vie s’offrait sans retenue.

Sensualité et beauté se sont fondues

Pour respirer l’effluve de nos sentiments.

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Cet automne au verger a fait mûrir les fruits

Que le gourmand et sage chevreuil vient croquer.

Le printemps s’en est allé. À quoi bon prier ?

Il nous faut aujourd’hui jouir de l’usufruit.

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Sagesse ou déraison, il nous faut reconnaître

Des nouveaux rivages, les courants plus paisibles.

Mais tels les vers que je déclame, ils sont sensibles

A l’allégresse que j’aspire à voir renaître..

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Guy EDUS – avril 2021

Mon amour

Mon amour

Te souviens-tu de cette saison délicieuse

Au bord de la fontaine moyenâgeuse,

La pierre était si fraiche et ta main si chaude,

Nous nous découvrions fait l’un pour l’autre.

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Ce baiser échangé mit nos cœurs en émoi,

Et tu frissonnais sous la pression de mes doigts.

Les roses les plus belles pouvaient bien éclore

 A la lumière de ton corps, bien terne décor.

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Tandis que l’esprit des sens nous habitait,

L’ivresse de l’amour infini nous transportait.

T’ai-je dit ce jour-là, la douceur de tes yeux,

Et le trouble certain de mes gestes audacieux.

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Alors vint le temps souriant des promesses,

Tu es devenue ma force aussi ma faiblesse.

Le fond de mes pensées, le guide de ma sagesse.

Nos cœurs à l’unisson sont notre forteresse.

Guy E – janvier 2021