
Vers le Nouveau-Monde
La mer se prélasse en remontant l’estran,
Bercées par la marée les vagues attendent le vent.
Ecoute cette rengaine, sempiternel chant,
Rumeur inchangée depuis la nuit des temps.
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Sous les nuages blancs porteurs d’illusions
Quelques voiles disparaissent à l’horizon.
De doux zéphyrs animent les gréements,
Les équipages voguent vers un nouveau continent.
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Ils sont partis, abandonnant leur tourment,
L’esprit tourné vers le large, leurs rêves bien présents.
Sur la plage, la mer s’est retirée sans amertume
Ne laissant qu’un murmure, agrippé à l’écume.
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Où sont-ils ? Le vaste océan les a-t-il perdus ?
Dans les chaumières, leur souvenir se perpétue :
On parle d’aventures et d’un nouveau monde,
Mais point de pleurs ni de drame qui grondent.
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As-tu vu au loin cet oiseau porteur d’espoir ?
Missive d’outre-mer qui nous laisse entrevoir,
D’une vie meilleure, une incertaine destinée :
D’autres abandonnent la patrie pour cette odyssée.
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Sur cette terre inconnue, ils fondent leur avenir ;
Aussitôt se mettent au travail sans défaillir.
Ont-ils voulu oublier leur racine dans le vent,
Sur la terre qu’ils appelleront le vieux continent ?
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Guy E – février 2021