
Océan
De mes mains, j’ai puisé l’eau de ton rivage :
Liquide insaisissable, ce n’était qu’un mirage.
Elle s’est échappée, sans arme ni vacarme ;
Je n’en ai retenu difficilement qu’une larme.
.
J’ai ramassé ton sable blanc sur ce rivage,
D’entre mes doigts, il a glissé sur la plage.
Chacun de ses grains s’est répandu sur la jetée.
Je n’ai su garder que ce petit gravier.
.
J’ai saisi une feuille tombée de ce chêne.
Elle a été emportée par le vent sans peine,
S’est envolée, perdue dans cette charmille.
Je n’ai pu rattraper que cette brindille.
.
Aucun filet n’a jamais retenu l’eau ni le sable,
Il en est de même pour les secondes, point de fable.
Chacune d’entre elles, quand survient son tour, enlève
Une goutte de l’océan, un grain de cette grève.
.
Et la feuille, disiez-vous qui virevolte dans le vent,
Insaisissable, ne serait-ce pas assurément
Celle que les hommes nomment communément
Le souffle, la conscience, l’âme tout simplement.
Guy E -février 2021
Magnifique