
Gaïa
Séléné est sortie et regarde la terre.
De son regard moqueur elle toise Jupiter.
Fille ainée d’Hypérion, elle lève ses armées
En montrant du doigt, Gaïa, la bien nommée.
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Elle regarde l’océan, souffle sur les voiliers
Mais ne voit à leur place que de noirs pétroliers.
Où sont ces oiseaux, jadis empereurs des mers,
Leurs ailes sur un océan de polymères ?
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Les eaux apaisées qui caressaient les galets
Agitent alors leurs vagues en frappant les rochers
Et jettent sur les dunes une troupe de démons,
Arrachant le sable, détruisant les maisons.
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L’astre lunaire au plus fort de son périgée,
En flots déchainés dépêche ses marées.
Envoyant ses titans, déchaîne ses tempêtes ;
Point d’indulgence, elle poursuit sa conquête.
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A l’origine du mal, le peuple insoucieux
Regarde incrédule, la colère des cieux.
Sans comprendre ce qu’ils ont fait du paradis :
De l’Élysée, ils en ont fait une tragédie.
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Guy E – février 2021