Heureux à deux

Heureux à deux

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Ce poème est pour toi qui partage ma vie.

Ces quelques mots d’amour pour cette fantaisie,

Le piment d’un bonheur qui imprègne mes sens,

Que tu as partagé sans autre redevance.

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De vies éphémères, à l’ombre des passions,

Un chemin dévoile l’avenir de notre union.

Tu es la poésie que je lis dans tes yeux,

Les notes qui composent ce chant mélodieux.

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Ainsi, ta présence enchante mes journées,

Apaise les doutes d’un esprit exalté, 

De mon cœur qui ne bat qu’au rythme de ta voix.

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Ton amour conjugue le passé au futur,

Et accorde ma vie sans aucune écorchure.

Invraisemblable, c’est le bonheur loin de toi !

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Guy E – avril 2021

Le goéland

Le goéland,

Dans le ciel azuré vogue le voilier blanc.

Il glisse sans bruit au-dessus de l’océan.

Ses ailes déployées, il plane sans effort.

Dessinant, sous les pâles nuages qu’il honore,

Ces amples arabesques savamment tracées

Du bout de ses ailes : c’est une écriture chiffrée,

Défi à la gravité, qui livre les secrets 

Des vents marins et de leurs courants éthérés.

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Immobile dans l’air, il se pose sans battement,

Digne et fier, regarde sur la plage ses habitants :

Prisonniers du sol, ils n’ont pas d’ailes pour voler ;

Puis tend ses bras argentés, par les airs porté,

Regarde d’en haut, se moquant d’un cri railleur.

Il se baigne dans les nuées, libre voltigeur.

Joue avec le soleil, tantôt gris parfois blanc.

Emporté par la brise, où vas-tu goéland ?

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Guy E – avril 2021

Mon ombre

Mon ombre

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A l’aurore, mon ombre a gagné ses couleurs : 

Hier encore, elle était effacée, sans lueur.

Mystère de la vie, elle marchait derrière,

Et pourtant, elle et moi, vibrons à la lumière.

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Elle suivait mes pas, loyale imitatrice.

Répétant mes gestes, talentueuse actrice,

Elle allait où j’allais : c’est donc son seul destin,

Un bâton de pèlerin sur chaque chemin.

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À l’aube, le soleil me réchauffait le dos :

Elle m’a dépassé, étrange silhouette.

Ne serai-je qu’une docile marionnette ?

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Attitude insolente, une atteinte à mon égo.

Sans se retourner, elle s’est illuminée.

A travers elle, un arc en ciel s’est révélé.

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Guy E -avril 2021

Univers

Univers

Mes rêves éveillés se tournent vers l’univers :

De son infinie vacuité, j’en imagine la frontière.

De son espace irradié, j’appréhende le vide

Animé par un monde d’intrépides sylphides.

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Exercice difficile de mon imagination :

Du temps et de l’espace, une conception

Qui en nie les limites et la démesure.

Sous ma chevelure, mon esprit se torture…

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L’univers serait-il une âme inaccessible,

Intrication de la matière et de l’esprit

Dont l’ultime finalité résume la vie,

Exercice du principe de l’entropie ?

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Derrière ce Macrocosme, une conscience ? 

De l’absolu, la vie n’est pas que l’existence.

Toute religion ramène l’homme à son égo.

Et si Dieu existait, faudrait-il un embargo ?

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Guy E – avril 2021

forêt

Forêt 

Forêt mystérieuse, forêt magnifique,

Peuplée d’ombres farouches, de lumières douces.

Je parcours tes sentes bordées de soyeuses mousses,

De troncs tourmentés sous des voûtes mystiques.

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Mon cœur insouciant s’emballe puis s’égare

Vers ce ruisseau bordé d’iris et de genêts.

L’onde égraine ses notes en chapelet,

Murmure cristallin que mon âme accapare.

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Le sous-bois me surprend d’un lourd battement d’ailes, 

Invisible présence, témoin qui me rappelle

Les contes fantastiques de sylphes et de lutins.

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L’arbre ancré sur le sol, la tête dans l’éther,

Passeur des âmes entre le ciel et la terre : 

Est-il le lien entre les esprits et les humains.

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Guy E -avril 2021

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Entre terre et mer

Entre terre et mer

Dessous ce ciel azuré, une mer turquoise,

Des galets polis roulés par la mer d’Iroise.

Je pose mon regard sur l’horizon lointain

Mon esprit s’évade vers un monde incertain.

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L’étrave haute et fière d’une goélette

Éclabousse les flots de mille gouttelettes.

Ses haubans dorés vibrant aux souffles d’Éole, 

Elle disparait sous la mer et son étole.

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À mes pieds les vagues sans fin courent la plage

Sur cette frange de la terre, elles voyagent

Sur un rythme lancinant qui traverse les temps.

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De leur refrain chanté qui caresse la grève,

Elles appellent l’oiseau comme dans un rêve

Qui vient se poser à mes côtés en chantant.

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Guy E – avril 2021

Sur les traces de ma vie

Sur les traces de ma vie

Je marche dans les pas incertains de ma vie.

Confiant ou inconscient, je la suis avec audace.

Ils me dessinent ce chemin que j’embrasse

Sans savoir si c’est une bonne stratégie.

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Je déambule au rythme lent de son tempo

A travers le brouhaha de mes errements.

De son ample foulée, j’écoute les craquements 

Et m’efforce de ne pas en perdre l’écho.

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Je chemine aveuglement dans son sillage,  

Ses empreintes m’empêchent de tourner en rond. 

J’évite mes écueils, méprise sur mes jalons.

Espérant un mouillage, j’erre sur une plage.

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Illusion ? Cheminent côte à côte deux traces.

Ma vie n’est plus seule, qui donc est avec elle ?

Pris d’un doute, je me retourne, tu m’appelles.

Depuis combien de temps es-tu sur ma trace ? 

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Guy E – avril 2021

Les flamants roses

Les flamants roses

Sur les marais salants, ils livrent leur aubade.

S’éveillent en ’une symphonie colorée. 

Bouquet changeant sur fond de lagune dorée,

Les flamants en mousseline rose paradent.

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Étirement, ils dévoilent leur rituel :

Saluent l’aube d’une gracieuse sérénade.  

Les têtes tournent, une charmante saccade,

Une marche synchrone, rythme leur gestuel.

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Premiers sautillements, quelques essais d’envol

Dévoilent sous leurs ailes, leurs rémiges noires.

Fidèle à un signal, ils quittent leur dortoir

Dans un joli ballet, danse leur farandole.

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Un vol en escadrille au-dessus de Vaccarès  

Entre ciel et sel, un camaïeux bleu blanc rose… 

Sur les eaux du delta, avec souplesse, se pose

Puis ils plongent leur bec, écumant ses richesses..

Guy E – avril 2021

J’ai rencontré le vent

J’ai rencontré le vent

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J’ai rencontré le vent, douce et légère brise 

Frivole et volage, celle qui frisonne sur ta peau.

Ondule tes cheveux, quel joli scenario ;

Fugitive aussi versatile qu’indécise.

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J’ai rencontré le vent : impétueux aquilon

Qui porte le tonnerre et abat le chêne

Sème la crainte en tournant dans la plaine

Il porte sa colère peu importe la saison.

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J’ai rencontré le vent, bruyante tempête,

Violente, autant que funeste pour les marins.

Une trombe aveugle et sourde aux sombres desseins

Transforme les hommes d’équipage en marionnettes.

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J’ai rencontré le vent, du Sud mistral gagnant ,

Qui brise les rameaux et agite les drapeaux. 

Joue dans les manades en excitant le taureau,

Écume la mer en soulevant son sable brûlant.

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J’ai rencontré le vent, d’hiver, bise glaciale,

Qui fige la source et le chant des oiseaux.

Souffle de givre, broderie au bord du ruisseau,

Venant de l’est, elle déferle sans cérémonial.

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Guy E – avril 2021

Promenade inspirée

Promenade inspirée

Un soleil rayonnant m’appelle à l’horizon.

Mon esprit à l’affut s’éveille au diapason,

Au-dessus des pelouses fleuries et des vergers,     

A travers les sentiers bordés de bruissantes haies.

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Je promène mon regard sur cette nature 

Qui sème les mots et les vers de mon écriture.

Décor mystérieux aux couleurs enchanteresses,

Je me satisfais d’un souvenir de jeunesse.

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Un jour nouveau se lève, un carillon résonne :

Sa rengaine compose une ballade qui étonne.

Le vallon chante et ravit l’oiseau qui s’envole,

Au-dessus de la brume, peut être un rossignol ?

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Le soleil pressé allume les frondaisons, 

Rappelle mon âme égarée à la raison.

Alors, sur la page j’étale tous mes trésors : 

Il me reste ensuite à les mettre en accord.

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Guy Edus – mars 2021

Le funambule

Le funambule.

Je suis funambule, je marche sur un fil.

Pas de vertige, j’avance mot à mot.

Alors, sans jeux de mots pour me faire défaut,

De toutes mes pensées, je ne perds pas le fil.

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Je suis un équilibriste au fil de mon temps.

La plume est mon balancier, quelle fantaisie !

Sur une corde raide, je déroule ma vie,

Je me balance dans les airs au gré du vent.

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Je suis acrobate, posé sur une branche.

Tel l’oiseau, je me lance dans une voltige.

Trop de pieds, point de rime, je n’ai pas de rémiges.

Hélas, je n’ai pas d’autre carte dans ma manche..

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Je suis magicien en quête de vérités.

Avec peu de talent, je change les mots en rêves.

Illusionniste, mon cœur battant sans trêve,

De l’âme d’enfant a gardé ses qualités.

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Guy E- avril 2021

Les belles années

Les belles années

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Par cette enfance qui nous rendait immortels

Et nous projetait au-delà de nos pensées,

L’imagination traversait les années.

Que de désirs inconnus lançaient leur appel !

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Les esprits s’ouvraient comme de jeunes corolles,

Les corps n’en maîtrisaient pas tout leur devenir.

De la nature, nous devinions les plaisirs

Et le temps n’avait de valeur que le symbole.

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Promesse de ses fruits, nous apprenions Ronsard 

Qui nous laissait entrevoir la fuite du temps.

Nous partions voyager sur la carte du tendre.

Dans ses pays, il n’y avait point de hasard.

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Tels ces jeunes faons qui s’enivrent au printemps,

L’ivresse de la vie s’offrait sans retenue.

Sensualité et beauté se sont fondues

Pour respirer l’effluve de nos sentiments.

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Cet automne au verger a fait mûrir les fruits

Que le gourmand et sage chevreuil vient croquer.

Le printemps s’en est allé. À quoi bon prier ?

Il nous faut aujourd’hui jouir de l’usufruit.

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Sagesse ou déraison, il nous faut reconnaître

Des nouveaux rivages, les courants plus paisibles.

Mais tels les vers que je déclame, ils sont sensibles

A l’allégresse que j’aspire à voir renaître..

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Guy EDUS – avril 2021

Un soir dans les Vosges

Un soir dans les Vosges

Les cieux s’assombrissent à l’horizon des collines

Qui se dessinent sur la ligne bleue des Vosges.

Des sentiers serpentent vers les ravines voisines !

Les cimes des sapins coiffent leur chapeau jaune

Où s’accrochent les derniers rayons du soleil.

Un lac étale et étend son miroir vermeil,

Reflet féérique du ciel au soleil couchant.

Alors, envoûtement des elfes, le ciel s’efface.

Souffle enchanteur, la lumière vacille, lasse…

La lune se réfléchit au-dessus de l’étang ;

Enveloppée de son voile, elle passe sur le vallon.

Cette aube lunaire éveille le peuple nocturne.

Un autre ciel apparait, troué d’étoiles, infortune ?

Contrefaçon ? Des larmes brillent sur le gazon,

Perles de rosée sans couleur, les arbres pleurent.

Le lac s’endort, les nues glissent dans les profondeurs.

Guy EDUS – avril 2021