la sève de la vie 

la sève de la vie 

.

Quand au petit matin de ce jour de printemps,

Je regarde les fûts de ces êtres vétérans

Qui me disent leur vie, témoins de notre histoire,

Des faits et des gestes, trace de la mémoire.

.

Ces arbres impérieux réveillent en moi

Quelques souvenirs, les jalons de mon émoi.

Attentif à leur son, j’écoute leur silence,

Respirant les senteurs qui vers le ciel s’élancent.

De leur forêt natale, ils sont âme et raison.

Ils abritent la vie au rythme des saisons.

Dans leur cœur de bois, j’entends la sève chanter

Un hymne à la joie, un rêve d’éternité.

.

J’envie de ces arbres la force de leurs années.

Bravant le temps qui passe, ils dévoilent leur beauté.

De leur âge, ils n’ont pas eu ces pâles faiblesses

Que chaque homme vit en délaissant sa jeunesse.

.

Guy E-Juillet 2021

.Guy E-

.

Mon arbre

Mon arbre

.

Un arbre dans un verger, c’est vraiment banal :

Un tronc, trois branches, il n’y a rien d’original.

Chaque année de mon enfance, je le retrouvais.

C’était mon arbre, majestueux, il m’attendait.

Dès mon arrivée, chaque feuille m’appelait.

Un ou deux nœuds en guise de marchepieds ;

J’étais seul, je réalisais mes rêves de papier.

Je naviguais, fier capitaine de vaisseau !

J’affrontais les tempêtes sur des océans sans eau,

Un aquilon soufflait fort dans les branchages :

Le navire tanguait, je devais éviter le naufrage.

.

Maîtrise des éléments, je me félicitais.

A peine rentré au port, déjà je m’envolais,

À bord d’un aéronef, je visitais les cieux,

J’explorais de lointains pays mystérieux,

Un peuple inconnu me faisait vivre cette aventure.

Mon cœur d’enfant palpitait sans démesure.

De cet arbre, j’en avais fait une partie de vie,

C’était mon refuge, avec lui, j’étais en harmonie.

Puis vint un jour où je n’entendis plus les feuilles :

Était-ce une tempête ? plus sûrement un écueil…

J’avais déserté mon poste et m’en sentais coupable,

Mon navire s’était couché sans personne à la barre.

Il avait fait naufrage, emmenant sans bruit

Une partie de mon enfance avec lui.

Guy E – février 2021