Un oiseau chante

Un oiseau chante,

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Attrape son chant, il s’échappe dans les airs.

Place-le dans ta poche, il n’est pas ordinaire.

Ce chant de liberté, le refrain de la vie.

Ce sont quelques notes que le ciel te confie.

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Écoute encore ce chant : il colore ton ciel,

Il fait battre les cœurs d’un seul battement d’aile ;

C’est une offrande, précieuse à ton oreille,

Une sérénade qui le matin t’éveille.

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Chante mon bel oiseau, à rompre ce silence !

Soit la voix de l’amour et de la confiance,

Tes couplets mélodieux ravissent l’esprit

Et exaltent les âmes sans besoin d’écrit.

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Cet hymne céleste est porteur de la sagesse.

Il éclaire les hommes sans autre noblesse.

Lors de ces temps ingrats, puissent tes jolies strophes

Éviter sur terre toutes les catastrophes.

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Guy E – juillet 2021

Le goéland

Le goéland,

Dans le ciel azuré vogue le voilier blanc.

Il glisse sans bruit au-dessus de l’océan.

Ses ailes déployées, il plane sans effort.

Dessinant, sous les pâles nuages qu’il honore,

Ces amples arabesques savamment tracées

Du bout de ses ailes : c’est une écriture chiffrée,

Défi à la gravité, qui livre les secrets 

Des vents marins et de leurs courants éthérés.

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Immobile dans l’air, il se pose sans battement,

Digne et fier, regarde sur la plage ses habitants :

Prisonniers du sol, ils n’ont pas d’ailes pour voler ;

Puis tend ses bras argentés, par les airs porté,

Regarde d’en haut, se moquant d’un cri railleur.

Il se baigne dans les nuées, libre voltigeur.

Joue avec le soleil, tantôt gris parfois blanc.

Emporté par la brise, où vas-tu goéland ?

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Guy E – avril 2021

Les flamants roses

Les flamants roses

Sur les marais salants, ils livrent leur aubade.

S’éveillent en ’une symphonie colorée. 

Bouquet changeant sur fond de lagune dorée,

Les flamants en mousseline rose paradent.

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Étirement, ils dévoilent leur rituel :

Saluent l’aube d’une gracieuse sérénade.  

Les têtes tournent, une charmante saccade,

Une marche synchrone, rythme leur gestuel.

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Premiers sautillements, quelques essais d’envol

Dévoilent sous leurs ailes, leurs rémiges noires.

Fidèle à un signal, ils quittent leur dortoir

Dans un joli ballet, danse leur farandole.

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Un vol en escadrille au-dessus de Vaccarès  

Entre ciel et sel, un camaïeux bleu blanc rose… 

Sur les eaux du delta, avec souplesse, se pose

Puis ils plongent leur bec, écumant ses richesses..

Guy E – avril 2021

Le Martin pêcheur

Martin pêcheur

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En eau vive, qui est ce pêcheur du matin,

Chasseur affuté, fervent de menu fretin ?

Fugace flèche brillante au bord du bassin,

De cette eau pure en serait-il le riverain ?

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D’un trait irisé, il traverse roseaux et joncs.

Nul besoin de filet pour pêcher le goujon.

Martin pêcheur, il n’est pas un marin pêcheur.

Aux aguets, corail et saphir sont ses couleurs.

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Triomphe de patience, un poisson frétillant-

Aucun besoin d’appâts- s’égare innocemment :

Sur un coup d’aile, il plonge, étincelle bleutée,

Puis émerge des flots, le bec récompensé.

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L’alevin malchanceux vainement se débat. 

La partie ne donne pas lieu à un ébat.

Notre vif compère change déjà de branche,

Prêt à refaire une victime sans revanche. 

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Guy Edus – Mars 2021

Le geai

Le geai

À l’heure où les fontaines se figent 

Et que la branche du hêtre craque,

Blessure amère que le froid inflige

Soufflée par une brise démoniaque,

La neige recouvre les chemins du val.

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Mes pas tracent la marque de mon passage.

Simple impression dans ce monde virginal.

Je marche avec moi-même, mon esprit voyage…

Un cri strident retentit, me fait sursauter !

Sentinelle furtive ou apparition soudaine ?

Entre les branches du chêne se cache un geai :

Qui donc a osé pénétrer dans son domaine ?

Son écho résonne encore d’arbre en arbre.

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La forêt se tait, la forêt est prévenue.

Toute vie est suspendue, plus de palabre.

Suis-je une menace, suis-je le bienvenu ?

Que crains-tu gentil geai du fond de ta futaie ?

Serais-je un intrus, ou un voleur de glands ? 

Méfiant, tu restes à proximité de ta haie

Alors que je reprends lentement mon errance.

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Je remarque dans la neige brillante ce saphir bleu,

Que je garderai bien serré au creux de ma main. 

Patiemment ciselée, cette jolie plume bleue

Assurément réchauffera mon cœur chagrin.

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Guy E – Janvier 2021