Occitanie

Occitanie

Par-delà les marais, au-dessus des étangs,

Quelques reliefs rebondis, dominent le midi.

Des Alpilles au Ventoux, le soleil irradie

De ces rayons ardents le paysage occitan.

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Accompagnant le Rhône, un vent fourbe

S’engouffre sans retenue entre ses flancs.

Entre les ceps, il s’oublie sur chaque versant,

Fouet qui tourmente les cyprès qui se courbent. 

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Il fond sur la Camargue, balaie les manades.

Oliviers et amandiers colorent les coteaux

Tandis que la lavande embaume le plateau.

Au pays de Van Gogh, les tournesols paradent. 

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Arles la romaine a repeint sa maison en jaune ;

Au temps où elle fut Résidence impériale,

Rome y a laissé son art, ses arènes, sa gloire.

Ambition des césars, elle en est l’icône.

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Aigues-Mortes, sa voisine, ville de Saint-Louis,

À l’ombre de Constance rêve son passé Glorieux.

Cernée de roselières, les chevaliers vertueux

Ont fui les remparts, vestiges d’un passé enfoui.

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Senteurs de thym et de romarin, les marchés

Embaument les cœurs, sur le rythme de Bécaud.

Faut-il que l’Est perde le Nord pour que des oiseaux

Apprécient d’aller vers le sud se dérouter ?…

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Guy E – mars 2021

Vers le Nouveau-Monde

Vers le Nouveau-Monde

La mer se prélasse en remontant l’estran,

Bercées par la marée les vagues attendent le vent.

Ecoute cette rengaine, sempiternel chant,

Rumeur inchangée depuis la nuit des temps.

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Sous les nuages blancs porteurs d’illusions 

Quelques voiles disparaissent à l’horizon.

De doux zéphyrs animent les gréements,

Les équipages voguent vers un nouveau continent.

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Ils sont partis, abandonnant leur tourment,

L’esprit tourné vers le large, leurs rêves bien présents.

Sur la plage, la mer s’est retirée sans amertume

Ne laissant qu’un murmure, agrippé à l’écume. 

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Où sont-ils ? Le vaste océan les a-t-il perdus ?

Dans les chaumières, leur souvenir se perpétue :

On parle d’aventures et d’un nouveau monde,

Mais point de pleurs ni de drame qui grondent.

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As-tu vu au loin cet oiseau porteur d’espoir ?

Missive d’outre-mer qui nous laisse entrevoir,

D’une vie meilleure, une incertaine destinée :

D’autres abandonnent la patrie pour cette odyssée.

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Sur cette terre inconnue, ils fondent leur avenir ;

Aussitôt se mettent au travail sans défaillir.

Ont-ils voulu oublier leur racine dans le vent, 

Sur la terre qu’ils appelleront le vieux continent ?

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Guy E – février 2021

Voyage

Voyage

Si tu veux, nous repartirons prochainement.

Les jours grandissant, nous irons au printemps,

Éveiller nos sens à ces aurores empourprées,

Promesse du sel de la vie en ces nouvelles journées.

Et les cieux embrasés flamboieront aux couchants,  

Illuminant nos vies des ors du firmament.

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Nous apprendrons ces paisibles crépuscules

Où la lune reflètera pour nous, en préambule,

Sa douce lumière sur ce lac argenté, miroir, 

Écho du ciel et de ses innombrables étoiles.

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Ensemble, les yeux tournés vers les frondaisons,

Notre couple harmonieux en cette heureuse saison

Verra de cette forêt les rameaux reverdir, 

Dans les plaines, les dociles troupeaux ressortir.

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La rivière célèbrera de son chant cristallin

L’onde libérée de l’hiver, fixant le chemin

À notre maison roulante, refuge et foyer.

Nous ferons défiler ce ruban bitumé.

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Il nous guidera vers ces oiseaux colorés

En réchauffant le cœur, et nos âmes enchantées.

Nous réaliserons ces rêves imaginés   

Au coin du feu, alors que le ciel floconnait.

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Nous chercherons ces bâtisseurs de cathédrales

Les vestiges romains et ces ruines ancestrales.

Un moulin, ce canal, une ville, notre passion,

Seront de ce joli voyage l’inspiration.

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Le calme et la beauté seront notre douceur.

Allongée dans le pré pour saisir les senteurs, 

Tes images fabriquées retiendront ce périple.  

Puis l’instant se posera, le temps de se dire

Que la vie est belle. Oublier le temps qui passe!

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Guy E – février 2021