Nuit d’orage

Nuit d’orage

Alors que le jour s’achève sur les gazons,

Quelques éclairs électriques zèbrent l’horizon.

Changement de décor pour l’auditoire,

Les prés et forêts, théâtre du soir, 

S’illuminent d’une lumière irréelle,

Prélude à la soirée qui nous appelle.

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Déjà comme une répétition du mouvement,

Les acteurs préparent leurs instruments.

Jeu de lumière, la plaine est une scène.

Ainsi résonne une complainte lointaine.

L’orchestre débute enfin sa symphonie

Et lance cette lancinante litanie.

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Interprétation des premiers tambours :

Prélude de l’angoisse qui monte alentour

Et soudain se rapproche, et nous entoure.

Souffle des vents sur les chemins du bourg.  

En duo jouent la flûte et le hautbois, 

Les cors et trompettes donnent de la voix, 

Les tam-tams et timbales battent et grondent.

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En rythme, des vents puissants répondent.

Un frappement de cymbales retentit,

Alors que le roulement de tambours 

Se perpétue longuement dans les faubourgs.

Le public averti s’abrite, se terre.

L’air s’embrase à coup de tonnerre.

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De lourds nuages ont effacé la lune

Qui pleure un déluge sur son infortune.

Les gouttes d’eau jouent des maracas sur le toit.

L’eau ruisselle dans la rigole qui se noie.

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La grosse caisse redouble en cadence,

S’apaise, reprend, enfin tire sa révérence.

Derrière la colline, les vents se retirent.

Dans le village, les hommes respirent.

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Guy E – janvier 2021