
Crépuscule
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J’aime ce moment indécis et déconcertant,
Quand le temps fuyant se dissout pour cet instant
Où les créatures du jour se colorent en gris
Et ainsi se fondent avec celles de la nuit.
La clarté rassurante du jour s’effondre.
Il n’y a plus d’ombres, il n’y plus que des ombres.
Les couleurs bleuissent, les nuances s’emmêlent,
La lune se drape dans un halo de dentelles.
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Le sentier s’estompe ; j’hésite entre deux mondes.
La forêt s’embrume et devient plus profonde.
Ma vision se trouble, je suis un clandestin.
Les arbres me tendent les bras, me montrent le chemin.
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Avant que la chouette et le hibou se saluent,
A l’approche des ténèbres, les oiseaux se sont tus.
Je goûte autant que je crains cet instant éphémère
Où cet étrange silence s’impose sur la lumière.
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Mes sentiments affluent, mes craintes resurgissent
De mon âme d’enfant, souvenance ou malice,
Qui exhume ses démons et ses loups-garous.
Le soir tombe, je vagabonde entre chien et loup.
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Guy E – janvier 2021