L’amour et la vie

L’amour et la vie

Votre vie si courte, vos serments si faciles !

Écoutez-vous vos cœurs qui battent, si fragiles,

Pour croire sans vous perdre à l’amour éternel ?

Éclair d’illusion, un espoir sentinelle.

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L’aube sépare les cœurs quand la nuit s’échappe :

Que reste-t-il alors des rêves qui nous drapent

Dans cet espoir confus d’un bonheur immortel,

Une autre lumière prolongeant cet appel.

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Éblouis par la flamme qui brule votre esprit,

Vous semblez ignorer des années, le mépris

Qui efface la vie que l’amour ne retient.

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Le souffle de l’infini n’est alors qu’un abîme 

Dans lequel on se jette, en un espoir sublime,

Au nom de cet amour que plus rien ne retient.

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Guy E – octobre 2021

Effet miroir

Effet miroir

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Je regarde ce miroir et ne vois que le soir

Qui ne me laisse du jour que ses accessoires.

Se souviendra-t-il de moi et de ces visages

Qui composent ma vie et bien d’avantage ?

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Quel est cet homme sur ce mur qui me dévisage ?

Il est peut-être le sage et moi le sauvage

Qui fuit son temps et son éphémère image,

Innocente complice à travers les âges.

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Je ne vois qu’un imposteur qui m’efface

En voulant simplement s’imposer à ma place.

Il est grand temps pour moi de briser la glace

Dans l’espoir de ne point perdre la face.

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Aussi devrais-je peut être en briser le verre 

Pour voir enfin du cours de ma vie son envers.

Toutes ces années à fabriquer des souvenirs

Qui un jour s’effaceront dans un soupir.

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La vie n’est seulement qu’un mirage

Qui dans les cieux ne reflète que les nuages,

Comme ce miroir recouvert de buée

Pour mieux masquer notre destinée.

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Guy E – mai 2021

Bonjour jeunesse

Bonjour jeunesse

Il n’y aura jamais de seconde jeunesse ;

La terre tourne et en efface l’allégresse.

Les années s’écoulent et creusent nos sillons

Avec si peu d’égards pour nos émotions.

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Oh, j’aurais tant voulu détourner mon regard

Vers les cieux d’autrefois, que les années séparent !

Vivre sans crainte de devoir me souvenir ;

De l’avenir, ouvrir les portes sans repentir.

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Mon esprit apaisé a brulé son ivresse

Et s’emmène lentement hors de ses liesses.

Décidé à trouver des graines à semer,

Je fleuris ton jardin pour plaisir de t’aimer.

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Ta main dans la mienne, nous écoutons le ciel

Chanter notre jeunesse que nos cœurs recèlent.

Nous devons détourner la rivière du temps

Pour voguer aux quatre vents sur notre océan ! 

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Guy E – mai 2021

La nuit

La nuit

Le jour se penche sur le puits des ténèbres ;

La lumière se perd dans un songe funèbre

Peuplé d’ombres silencieuses, de génies

Qui frissonnent au souffle d’âmes endormies.

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Le ciel d’or et de cuivre se drape de noir,  

Accueille les sombres desseins du purgatoire

Qui précède la venue d’esprits égarés, 

Errant dans les reflets de modestes clartés.

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L’obscurité profonde est maintenant extrême ;

Cachant au monde son lumineux diadème,

Phèbé se perd dans un labyrinthe d’étoiles.

L’astre de la nuit se dérobe sous un voile.

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Les hommes sombrent dans un rêve salutaire,

Chaque maison gardée par un chien solitaire

Qui retient au loin les créatures nocturnes,

Laissant dans l’ombre leur présence inopportune.

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C’est l’heure où la terre tourne sans contentieux,

Reflète sans discorde dans l’ombre des cieux

Le mystère de la vie qui murmure aux témoins

Le destin de l’humanité et son chemin.

Guy E -mai 2021

Mon ombre

Mon ombre

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A l’aurore, mon ombre a gagné ses couleurs : 

Hier encore, elle était effacée, sans lueur.

Mystère de la vie, elle marchait derrière,

Et pourtant, elle et moi, vibrons à la lumière.

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Elle suivait mes pas, loyale imitatrice.

Répétant mes gestes, talentueuse actrice,

Elle allait où j’allais : c’est donc son seul destin,

Un bâton de pèlerin sur chaque chemin.

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À l’aube, le soleil me réchauffait le dos :

Elle m’a dépassé, étrange silhouette.

Ne serai-je qu’une docile marionnette ?

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Attitude insolente, une atteinte à mon égo.

Sans se retourner, elle s’est illuminée.

A travers elle, un arc en ciel s’est révélé.

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Guy E -avril 2021

Sur les traces de ma vie

Sur les traces de ma vie

Je marche dans les pas incertains de ma vie.

Confiant ou inconscient, je la suis avec audace.

Ils me dessinent ce chemin que j’embrasse

Sans savoir si c’est une bonne stratégie.

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Je déambule au rythme lent de son tempo

A travers le brouhaha de mes errements.

De son ample foulée, j’écoute les craquements 

Et m’efforce de ne pas en perdre l’écho.

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Je chemine aveuglement dans son sillage,  

Ses empreintes m’empêchent de tourner en rond. 

J’évite mes écueils, méprise sur mes jalons.

Espérant un mouillage, j’erre sur une plage.

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Illusion ? Cheminent côte à côte deux traces.

Ma vie n’est plus seule, qui donc est avec elle ?

Pris d’un doute, je me retourne, tu m’appelles.

Depuis combien de temps es-tu sur ma trace ? 

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Guy E – avril 2021

Écrire ce n’est pas tout!

Poème pour la Saint Valentin

Écrire ce n’est pas tout!

Enfin, l’hiver passe,

De nos vies, il s’efface.

Pendant cette saison,

J’ai assouvi ma passion.

Sans état d’âme,

J’ai exploré mon âme,

Sondé ma mémoire,

Sans trop m’émouvoir.

À la recherche de l’enfance

J’ai fait un examen de conscience,

Puis appréhendé les temps :

Celui qui nous dépasse,

Nous rapproche de l’impasse,

Enfin celui qui fait les saisons,

Qui ramène les floraisons.

Je me suis émerveillé de la nature.

J’ai pleuré sur la planète qu’on dénature.

Enfin, J’ai éprouvé mon amour,

A la recherche de ton amour.

Et toujours fidèle à moi-même,

Je reste fidèle à toi-même,

En te disant : Je t’aime.

Guy E – février 2021

Spleen

Spleen

D’où me vient cet étrange sentiment, 

Une impression profonde, un étonnement,

Sensation d’un manque ou d’un oubli,

Retour sur un parcours ressenti.

Est-ce le fruit d’une ambiance 

Ou la source de ma défaillance?

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Je retrouve ma jeunesse ou peut-être mon enfance.

C’était le temps éphémère de l’insouciance,

Souviens-t’en, le temps qui passe est un voyage,

Qui ronge la mémoire, efface les visages. 

Je rêve et espère de la vie en cette fin d’hiver,

Les décors s’estompent, le désir est mon repère.

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Le temps est-il venu de glaner quelques fruits?

Se réjouissant du devoir accompli,

Je m’interdis ce retour vers le passé,

Dont les ombres ne sont que la lumière du présent.

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Guy E -février 2021

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Il pleut sur mon âme

Il pleut sur mon âme

Il pleut sur mes carreaux, il pleut sur mon âme.

Une pluie battante referme tristement ma sphère,

Enfermant tous ses démons derrière cette trame,

Empêchant la délivrance prochaine qu’on espère.

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Poussés, fouettés par ce vent complice en croisade,

Ils envoient leur armée, grains et gouttes par myriades.  

Ces barbares frappent indécemment à ma porte, 

Sous la tonnelle, brutalement s’invitent en cohorte.

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Cruelles, les larmes du ciel s’immiscent et ravinent

Sur le toit ; une horde de furies tambourine,

Cherchant en vain quelque interstice à pénétrer.

L’air devient obscur, la lumière est épaisse …

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Il pleut sur la terrasse, il pleut en rafales.

Cascade céleste ou sombre génie du mal ?

Dans un infernal mugissement, une trombe.

La plaine est inondée et mon esprit succombe.

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Guy E – février 2021

La croisée des chemins

La croisée des chemins

A chaque étape de ma vie, 

Toujours le même dilemme.

A cette croisée des chemins, 

Toujours ce même problème.

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Choisir, se révolter, s’adapter.

Je sais le sacrifice de la sélection…

Et si le choix n’était qu’illusion ? 

La décision ne serait que tentation.

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De par cette apparente liberté,

Je sens en moi l’angoisse monter.

Cette attente qui m’appartient,

Tourmenté, je ne peux la partager…

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Alors ma conscience se trouble,

J’erre dans le dédale de ma mémoire

À la recherche de mon histoire.

Mon acte, en toute conscience,

Sera-t-il suffisamment efficient ?

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Ainsi, je me tourne vers ton regard

Où assurément j’ai lu, à maints égards,

L’espoir d’un chemin, d’un rempart,

Qui grâce à toi ne doit rien au hasard.

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Guy E  – Janvier 2021

J’ai demandé

J’ai demandé

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J’ai demandé timidement à la fauvette  

Qui de sa voix enchanteresse et fluette  

Chante éperdument la vie et la gaité 

Sur chacun des arbres du verger,

Dis-moi bel oiseau, où est le bonheur ?

La fauvette m’a regardé étonnée,

S’est remise à chanter et s’est envolée.

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J’ai demandé au merle de mon jardin

Qui siffle dans les allées dès le matin 

Et dans les haies renouvelle ses prouesses,

Mélodie joyeuse et pleine de sagesse,

Dis-moi bel oiseau, où est le bonheur ?

Le merle m’a regardé étonné,

S’est remis à chanter et s’est envolé.

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Alors, j’ai demandé au perroquet de la volière

Qui dansait tristement derrière sa barrière,

Dis-moi mon bel ara, où est le bonheur ? 

L’oiseau prisonnier m’a regardé étonné,

S’est remis à danser et a répété :

Où est le bonheur ? où est le bonheur ?

J’ai compris alors que le bonheur n’était pas là,

Le bonheur était en moi.

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Guy E – janvier 2021

Nostalgie

Nostalgie

Quand vient le soir et que se fane le lys

Je regarde vers le ciel naitre les étoiles,

Âmes des vivants qui tapissent la toile

Souvenirs des anges qui brillent avec malice.

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Quand s’écoulent une à une nos années fuyantes,

Et comme les feuilles du chêne séculaire

Qui se détachent et tombent inexorables à terre.

Souvenirs du printemps et d’effluves enivrantes. 

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Quand la marée dans son incessant va et vient

Prend et ramène grains après grains sur l’estran,

Abandonne au pied de la falaise dans son élan

Coquilles et carapace, vestige qui advient.

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Alors seulement, je me souviens du temps qui fut,

Illusion de l’esprit, méprise du temps qui est,

Défit au présent que le temps ne retient plus.

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Guy E – janvier 2021

Promenade

Promenade

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Quelques traces se souviennent de mes pas dans la neige,

Quelques chants m’appellent dans les arbres, florilège,

Quelques reflets m’éblouissent, vertige de la mare

Et ce ciel pâle qui m’invite à l’éveil des sens

Alors qu’une légère brise fronce la surface 

Ce même souffle qui me caresse la face.

Je ne suis plus seul, dans mon errance.

Mes pensées du passé se mèlent et s’enmêlent

Senteur d’humus, de mousse, et de sous-bois.

Devant, la croisée des chemins, frisson du choix,

Un écureuil traverse le sentier à cet endroit ;

Tu me reconnais ? Te souviendras tu de moi ?

Les ombres s’allongent, il est trop tard pour rêver.

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Guy E – janvier 2021

Sonnet de l’espoir





Sonnet de l’espoir

Je me lève, je vis, je m’endors et sombre,

La vie me rappelle trop vite et trop courte.

Quelle route, quel signe, tout est ombre,

A l’heure du choix, les minutes s écourtent.

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A l’horizon, le ciel se déchire, lumière noire,

Les nimbes s’ouvrent, effacent la douleur.

Chemin de vie ou signe d’espoir,

Dans cette nouvelle vie, je serai acteur.

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Lorsque seul, il n’y a plus que toi,

Alors et seulement, je crois en moi,

Le doute est-il là, mais où est-il ?

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Désiré et espéré, enfin le bonheur est à l’aise.

De mon premier malheur, il en oublie la thèse ;

Harmonie des sens que j’aime ton style.

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Guy E -janvier 2021